Le passage de la vie adolescente à la vie adulte est une période de fragilité notable. Plusieurs dispositifs permettent désormais d’accéder à une prise en charge psychologique auprès d’un·e psychologue clinicien·ne.

Entre l’adolescence et le début de l’âge adulte se produit un remaniement psychique spécifique. Certaines difficultés peuvent émerger, l’anxiété sociale, par exemple, ou des conduites addictives, du fait de la confrontation à nombre de situations nouvelles, à de multiples questionnements profonds sur la vie, à des événements déstabilisant liés notamment à la prise d’autonomie et d’indépendance. En outre, la santé mentale des jeunes s’est globalement détériorée depuis le covid. De nouveaux risques inhérents aux réseaux sociaux sont apparus, comme le harcèlement en ligne qui se poursuit hors des murs de l’école.


Santé mentale : prêtez attention à tout symptôme

« Psychologiquement et physiologiquement, la période est sensible. Il convient de porter attention à tout symptôme qui perdurerait dans le temps. Certaines pathologies psychiques peuvent aussi émerger à l’âge du jeune adulte. La consommation de substances peut aussi amener à certaines décompensations psychiques spécifiques », explique Veena Louani, psychologue clinicienne, responsable du service d’assistance psychologique chez Mondial Assistance.

Les parents ne sont souvent plus les interlocuteurs privilégiés, le jeune va d’abord rechercher un support social auprès d’amis ou de camarades d’école et pourra aussi opter pour le repli social. Les parents sont donc souvent informés tardivement des troubles de leur enfant. Les troubles sont ainsi plus difficiles à repérer.

« Les premières difficultés psychologiques peuvent accompagner le jeune et produire un inconfort qui s’installe dans le temps. Il est donc utile de travailler dès que possible la problématique en psychothérapie. Selon la gravité du trouble, elle pourra se combiner à une médicamentation. »

Veena Louani, psychologue clinicienne.

Les professionnels et dispositifs thérapeutiques ou de soutien

Aller voir un « psy » est devenu commun. La démarche s’est démocratisée et la prise en charge s’est améliorée.

Vous trouverez dans cette liste diverses options :

Professionnels à l’écoute

Vous pouvez commencer par vous tourner vers l’infirmier ou infirmière scolaire ou l’assistant·e social·e de votre établissement scolaire de votre lieu de travail. Si vous êtes salarié, pensez aussi aux psychologues et médecins du travail. Votre médecin traitant peut également vous orienter vers un·e psychologue ou un·e psychiatre.

Consultation en ville

Vous pouvez aussi consulter librement un·e psychologue clinicien·ne en ville, c’est-à-dire à son cabinet privé. Il s’agit d’une profession règlementée, reconnaissable à son numéro de RPPS. Son diplôme est vérifié par l’ARS (Agence régionale de santé). Certaines mutuelles remboursent un forfait annuel de 3 à 20 séances.

Consultation dans un CMP

Le CMP (centre médico-psychologique) est une autre possibilité. Ce service public permet de consulter un·e psychologue clinicien·ne ou un·e psychiatre sans avance de frais. Les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous peuvent cependant être longs.

« Le soutien psychologique, travail sur la parole, peut être associé à une psychothérapie spécifique comme la thérapie comportementale et cognitive (TCC) ou la thérapie EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires). Dans ce cadre, le jeune patient ou la jeune patiente est mobilisé·e plus activement sur le traitement d’une problématique précise définie avec le ou la psychologue, c’est parfois plus engageant pour un·e jeune patient·e », précise Veena Louani.

Précisons qu’un·e psychologue clinicien·ne est formé·e à la psychopathologie et à la prise en charge thérapeutique d’un·e patient·e. Cependant, certaines psychothérapies TCC et EMDR ne sont pas des appellations suffisamment protégées, qui peuvent être empruntées par des praticien·nes non diplômé·es. Ainsi a émergé la profession non règlementée de psychopraticien ou psychopraticienne qui n’engage à aucune formation universitaire obligatoire. Il est donc important de dissocier chacune de ces professions.

Dispositifs universitaires

Un étudiant d’établissement d’enseignement public supérieur a normalement accès au bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU). Ce dispositif permet lui aussi de consulter, gratuitement et sans limitation du nombre de séances, un·e psychologue clinicien·ne ou un·e psychiatre.

Le Service de santé étudiante (SSE) a quant à lui renforcé ses missions et prend désormais en charge les problématiques de santé mentale et la prévention des addictions.

Des lieux et des lignes d’écoute

Les Maisons des adolescents (MDA), complétées par les Points accueil écoute jeunes (PAEJ), pour les 10-25 ans, sont d’autres lieux d’écoute. Certains sont consacrés à des problématiques spécifiques, comme CJC (Consultations jeunes consommateurs) pour les addictions.

Pensez également aux lignes d’écoute confidentielles et anonymes comme Fil Santé Jeune, pour les 12-25 ans, Nightline, service nocturne tenu par des étudiant·es, ou encore, SOS Amitié

Dispositifs publics

Le dispositif Mon soutien psy donne désormais un accès direct à un psychologue. Notez également Santé Psy Étudiant qui, sous réserve d’éligibilité, permet de bénéficier de 12 séances gratuites avec un psychologue partenaire, avec une possibilité de téléconsultation.

Des aides possibles par votre contrat d’assurance et d’assistance

En cas d’événement fortuit, d’aléas de la vie, comme un accident ou une agression, rappelez-vous que selon les contrats d’assurance et d’assistance, vous pouvez bénéficier d’un suivi psychologique téléphonique auquel s’ajoute le remboursement de séances avec un psychologue.

« La plasticité mentale du jeune permet une prise en charge souvent rapide. L’intervention précoce a une portée préventive pour la suite du parcours de vie de l’adulte en devenir. Du soutien psychologique peut parfois suffire, sans qu’il soit nécessaire d’entamer une psychothérapie », conclut Veena Louani.